15.000 containers tombent chaque année à la mer. Des OFNI, objets flottants non identifiés, qui représentent de vrais dangers pour les marins. Seatrackbox, start-up briochine, a inventé le moyen de les pister pour mieux les récupérer. OFNI, objet flottant non identifié. La hantise des skippers lancés dans les courses océaniques et des marins en général. Chaque année, environ 15.000 containers tombent à la mer. 2.500 flottent en continu. La plupart du temps, ils restent en surface pendant trois à quatre mois avant de couler. Quand d’autres finissent par s’échouer. Des chiffres qui donnent le vertige, surtout lorsque l’on sait que 5.500 porte-containers sont en service dans le monde et que chacun transporte, en moyenne, entre 15.000 et 20.000 boîtes. Régulièrement donc, les navires perdent une partie de leur cargaison, sans forcément sans rendre compte, si ce n’est au moment du déchargement.
Prévenir instantanément
« Ils sont dangereux quand ils flottent, ils le sont tout autant une fois coulés. Les pêcheurs peuvent crocher dedans, sans parler des sous-marins. Enfin, ils finissent par libérer leurs contenus », détaillent Thibaut Morin et Christophe Thomas, originaires de Saint-Alban. Tous les deux, avec Alain Beauvy, viennent de créer Seatrackbox, start-up qui propose une application pour détecter et prévenir instantanément quand un container est tombé à la mer. Bien plus qu’une balise GPS, leur dispositif, fixé sur chaque boîte, transmet un signal relayé par satellite, y compris en haute mer, ce qui n’existe pas pour l’instant. En temps réel, le propriétaire de la cargaison et son assureur sont alertés. « Ensuite, l’objet est tracé ». Une petite révolution.

Les assureurs ciblés
Aujourd’hui, pour tenter de le récupérer, il faut dépêcher sur zone un aéronef, puis, dans un second temps, un navire. Avec le risque de perdre sa trace entre-temps. Quoi qu’il en soit, au bout du compte, la facture explose. « L’enjeu, c’est de retrouver la boîte immédiatement ». Tous les acteurs maritimes sont potentiellement intéressés. Au premier rang desquels les assureurs qui pourraient très bien obliger leurs clients à s’équiper de cette technologie. « On peut même imaginer qu’un changement de réglementation l’impose à tous les navires de commerce ». Sans parler des propriétaires pour qui la perte d’une marchandise pèse économiquement.
OpenBay en renfort
Sur le papier, le succès est à portée de main. « Potentiellement, le marché est énorme ». Faut-il encore être capable de vendre la technologie. Les fondateurs de Seatrackbox se sont alors tournés vers OpenBay, l’incubateur de start-up installé au Carré Rosengart. « Avec eux, nous allons valider la méthodologie et permettre au projet d’arriver dans les meilleures conditions dans sa phase de pré-commercialisation », rassure Joyann Prod’homme, consultant développeur et membre d’OpenBay. Pour Thibaut Morin et Christophe Thomas, la commercialisation pourrait intervenir d’ici à la fin de l’année. « La technologie serait développée en Bretagne avec un financement breton ». Sereinement, ils envisagent de passer à une phase d’industrialisation dès 2018.

© Le Télégramme, le 11 février 2017, Voir l’article.